
PREMIERES URGENCES un Ciné-Débat avec le SAMU CHU de Saint-Etienne
PREMIERES URGENCES CINÉ-DÉBAT AU MÉLIÈS SAINT-FRANÇOIS MARDI 22 NOVEMBRE – 20H30
Projection du film suivie d’un débat organisé et animé par l’ADEMS (Association des Etudiants de Médecine de Saint-Etienne) en présence du Dr Nicolas Desseigne (Chef de service SAMU, CHU de Saint-Etienne)
LE FILM :
Film documentaire français de Eric Guéret (2022- 1h40)
Amin, Evan, Hélène, Lucie et Mélissa sont étudiants en médecine. Ils arrivent aux urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis pour y effectuer, pendant six mois, leur premier stage en internat. Leur vocation résistera t-elle à la réalité de l’hôpital qu’ils vont devoir affronter ?
Comment est née l’idée de ce film Eric Guéret ?
J’ai réalisé un film aux urgences de l’hôpital Avicennes de Bobigny en 2015. J’y racontais déjà la dégradation de notre système de santé et la fatigue des équipes soignantes.
Quel avenir la politique de rentabilité de « l’hôpital entreprise » allait réserver à notre offre de soins ?
Pendant cinq ans j’ai cherché à poursuivre cette interrogation et à faire un nouveau film sur l’hôpital public. Sur sa fragilité et son risque de faillite, mais aussi sur sa beauté et son absolue nécessité.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que pour beaucoup de Français, l’hôpital et particulièrement les services d’urgences, sont les seuls lieux où se rendre en cas de problème.
Le désert médical avance : dans près de la moitié du territoire, la population n’a plus accès à un médecin traitant. Sans l’hôpital, il n’y aurait plus rien.
Alors que l’accès aux soins gratuits est l’un des piliers du pacte républicain !
Mais au-delà du fléau de la désertification médicale, l’hôpital reste une de seules bouées de sauvetage pour toute une partie de la population qui subit de plein fouet la brutalité de notre société. La violence physique, bien sûr, mais aussi la précarité, la solitude, la vieillesse, l’instabilité psychiatrique.
Dans ce film, les jeunes internes font face à tous ceux qui arrivent aux urgences : ils sont confrontés à des problèmes graves, parfois vitaux. Leur service représente parfois le seul espoir de certains patients.
À l’heure ou l’hôpital va plus mal que jamais il me semble indispensable de rappeler le cœur de sa mission de service public.
Pourquoi réaliser aujourd’hui un film sur l’hôpital public ?
Ce film parle de l’engagement des soignants. La question de l’état de l’hôpital public est dans l’actualité depuis de nombreuses années. La crise de la Covid l’a mise encore un peu plus en lumière. Mais elle a surtout révélé l’engagement incroyable des équipes soignantes sur lequel repose l’hôpital public.
Souvenons-nous de tous ces soirs où nous les avons applaudis avec ferveur à travers toute la France.
Cet engagement est resté dans l’actualité depuis la fin de la crise de la Covid. L’année dernière, une enquête nous a révélé qu’un lit sur cinq était fermé à l’hôpital à cause du manque de personnel. Des services entiers dont des urgences, ont dû être fermés cet été parce qu’il n’y avait personne pour les faire tourner. C’est une première. Sans l’engagement de tous, des médecins aux aides-soignantes en passant bien évidemment par les infirmières, rien ne peut fonctionner.
Pour aborder cette question de l’engagement, j’ai choisi de m’intéresser aux jeunes internes : ceux qui font leur premier stage. Ils sont confrontés pour la première fois à leur responsabilité de médecin. Ils reçoivent leurs premiers patients, rédigent leurs premières ordonnances. Ils sont plein d’enthousiasme et de désir de faire au mieux. Leur avenir est incertain. Je cherche à savoir si leur vocation résistera à l’état de l’hôpital public qu’ils vont découvrir.
Comment s’est passé le tournage ?
J’ai tourné pendant six mois, de novembre 2020 à mai 2021, en immersion, presque tous les jours, ce qui m’a permis de filmer leur travail et les difficultés qu’ils traversent au plus proche de la réalité. On parle souvent des conditions de l’hôpital et du travail des soignants.
Là on le voit avec une grande intimité.
Il n’y a pas d’interview, ni de commentaire. Le film n’est constitué que de séquences de vie. C’est un film assez proche de la fiction finalement bien qu’il traite de la réalité.

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