Liquidation de Loire Offset Titoulet : la réponse de l’Etat n’est toujours pas satisfaisante
Le 27 mars dernier, j’avais déjà évoqué à l’Assemblée nationale, à l’occasion d’une séance de Questions d’Actualité au Gouvernement, la liquidation judiciaire de l’imprimerie Loire Offset Titoulet, afin de demander à l’Etat de s’engager pour améliorer significativement le contenu du Plan de Sauvegarde de l’Emploi et sortir dignement de ce gâchis industriel et humain dont 133 ex-salariés subissent très directement les conséquences.
Ceux-ci se battent courageusement et occupent toujours leur entreprise.
Je suis d’ailleurs allé une nouvelle fois à leur rencontre jeudi 18 avril, avec mon collègue parlementaire Jean-Claude Tissot, sénateur de la Loire.
Hier soir, dans le cadre d’un débat autour de la politique industrielle du Gouvernement, j’ai évoqué la récente publication du rapport du Cabinet d’Expertise mandaté par le Comité d’Entreprise. Au-delà des mesures de reclassement externe qualifiées d’ « a minima et décalées de la réalité des besoins des salariés », le cabinet APEX conclut sur « une liquidation judiciaire qui interroge sur son déroulement ».
APEX évoque un plan de sortie du redressement judiciaire ambitieux mais irréalisable. S’agissant d’un éventuel partenaire, le rapport mentionne une volonté manifeste des dirigeants de ne pas ouvrir le capital. Sur les aspects commerciaux, le bilan fin 2018 montre que les engagements pris devant le Tribunal il y a un an n’ont pas été tenus, faute d’une force commerciale suffisamment renforcée, dans un secteur concurrentiel et difficile.
J’ai donc demandé à Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie, comment l’Etat entendait se positionner dans la demande de clarification des responsabilités des dirigeants de Loire Offset Titoulet, sachant que le mandataire judiciaire demande la désignation d’un expert pour examiner la comptabilité de l’entreprise et des autres sociétés des dirigeants et que les syndicats et le CSE engagent également les procédures judiciaires appropriées.
La réponse apportée, comme elle le fut le 27 mars dernier, reste bien décevante au regard des enjeux et traduit une méconnaissance manifeste du dossier par les membres du Gouvernement : absence de réponse à la demande d’audience par la Direction interministérielle aux restructurations d’entreprises de la Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication, malgré une lettre d’engagement du Ministre Bruno Le Maire, évocation d’un rendez-vous passé avec le Préfet de la Loire qui n’a pas encore eu lieu, rappel des mesures déjà connues de tous, etc.
Cette méconnaissance est une triste illustration de la déconnexion du Gouvernement avec la réalité industrielle et socio-économique de notre territoire.
Avec Jean-Claude Tissot et Ramona Gonzalez- Grail, Maire de La Talaudière et tous les élus locaux mobilisés, nous allons continuer à nous battre aux côtés des salariés pour obtenir des avancées concrètes afin de compenser le préjudice qu’ils ont subi.
Régis JUANICO
Député de la Loire

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