Laurent Wauquiez : Aujourd’hui, force est de constater qu’aucun candidat ne s’impose à droite
Laurent Wauquiez ne sera pas candidat a la primaire de la droite pour lés élections présidentielles de 2022, mais comme chaque année il était présent au Mézenc pour un rassemblement de ses partisans et le temps de délivrer un message.
Si nous sommes toujours banni des infos stéphanoises on a la chance d’avoir d’autres canaux d’information…
Mes amis,
Je veux d’abord vous dire merci. Vous êtes à nouveau au rendez-vous, le rendez-vous de la fidélité à nos convictions et votre présence dans un moment pour moi si particulier avant une année fondamentale pour notre pays me touche encore plus.
Je n’oublie pas que dans les succès comme face aux épreuves, je peux toujours compter sur vous. Avec vous, ce lieu résume tout ce en quoi je crois : l’enracinement, l’ancrage, l’amitié, la constance. Derrière les visages qui sont ici, il y a des histoires d’amitié, des histoires au long cours, forgées dans la confiance et la fidélité. C’est comme cela que j’aime que l’ on construise un chemin politique. C’est comme cela que l’on peut porter ses convictions sur la durée.
Le Mézenc ! Vous savez que j’aime partager ce lieu avec vous. Le Mont Mézenc, au pied dessources de la Loire, à la rencontre entre l’Ardèche et la Haute-Loire. J’y ai des souvenirs forts, des souvenirs qui remontent à l’enfance : quand maman m’emmenait ici, qu’on s’arrêtait pour manger aux Estables puis qu’on gravissait cette montagne et j’avais l’impression d’être un héros.
J’ai besoin de ce lieu et j’ai besoin de revenir à lui dans les moments importants, parce qu’il est serein, parce qu’il dégage une force qui va au-delà de la péripétie des jours, parce qu’il invite à s’inscrire dans la durée, parce qu’ici on a envie de regarder au-delà des nuages, pour porter le regard sur la ligne d’horizon.
Plus tard, dans les moments de joie, dans les épreuves ou dans les moments où je me suis perdu, j’ai toujourstrouvé chez moi, en Haute-Loire, dans notre région des amis pour me ramener à ce qui compte vraiment, prendre de la distance avec la folie parfois de la vie politique et retrouver ma vérité.
Cette vérité vous l’avez sous les yeux, dans ce lieu où le regard peut à la fois embrasser le Mont Blanc et les volcans d’Auvergne, où l’histoire a porté à la fois les chemins de Saint- Jacques de Compostelle, les souvenirs de Du Guesclin ou de la Fayette et les valeurs de la résistance entre le Mont Mouchet et le Chambon sur Lignon. Ici, à qui sait l’entendre, il y a une musique qui dit la France, qui parle à la fois de sa beauté, de ses fragilités et au final de sa solidité, qui invite à s’inscrire dans ce mouvement qui unit tout à la fois les paysages et l’histoire pour à notre tour transmettre. Je ne connais pas d’autres sens à l’engagement politique : transmettre ce qui fait que notre pays est si précieux et touchant.
Vous le savez, j’ai pris ma décision : je ne suis pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Et je veux vous dire pourquoi.
J’ai souhaité me donner le temps de mûrir cette décision, et je suis conscient de mes responsabilités. Je l’ai fait en faisant le choix de la vérité, parce que je vous le dois, et c’est un choix de responsabilité : un choix par rapport à moi-même et un choix pour ne pas rajouter de la division à la division.
Aujourd’hui, force est de constater qu’aucun candidat ne s’impose à droite. On peut le regretter, on peut s’interroger sur les raisons, mais personne ne peut nier cette évidence : aucun candidat n’a aujourd’hui la force et la légitimité pour imposer sa candidature, comme Nicolas Sarkozy, Georges Pompidou ou le général De Gaulle ont pu le faire en leur temps.
Dans ma vision des choses, être candidat à l’élection présidentielle, c’est un choix éminemment personnel mais c’est surtout une grande responsabilité que l’on prend devant les Français. Pour être candidat à l’élection présidentielle, l’envie est indispensable mais elle n’est pas suffisante. Il faut sentir, au plus profond de soi, à un moment précis, qu’on est en situation de rassembler à la fois sa famille et les Français. Je considère aujourd’hui, en conscience, que ce moment n’est pas venu pour moi.
Ce choix, je le fais aussi face au poison des divisions qui nous ont déjà fait tant de mal. Je vois, comme vous, les candidatures à droite se multiplier dangereusement,
sans que l’on sache encore comment les départager. Je vois, comme vous, les risques de morcellement et les difficultés à imposer une candidature d’union. Je vois, comme vous, les dangers que font peser les aventures solitaires sur nos chances de victoire.
Je n’ai pas voulu ajouter de la division à la division avec une candidature de plus.
Que l’on me comprenne bien : avoir de l’ambition n’a rien de méprisable bien sûr mais les ambitions personnelles doivent s’inscrire dans une ambition collective, dans quelque chose de plus grand que soi. On ne gagne jamais tout seul et nous devons sans cesse avoir pour boussole le sens du collectif.
Nous avons trop souvent payé le prix de divisions stériles pour prendre aujourd’hui le risque de les alimenter.
Alors qu’un espoir s’est levé après les élections régionales et que nos idées progressent chez les Français, ne donnons pas le triste spectacle de ces divisions de Pichrocoles, ne donnons aucune raison de déplorer que la droite française soit à nouveau la plus bête du monde.
Faire le choix que je fais ne signifie évidemment pas que je ne m’engagerai pas pour ce à quoi je crois dans cette période dans un moment si important pour notre pays.
Cet après-midi, dans ce moment de rentrée politique, avant les présidentielles, je voudrais lancer deux appels à mes amis, un appel à l’union et un appel aux convictions. Les deux seront fondamentaux si la droite veut incarner un espoir.
Vous l’avez compris, la liberté qui sera la mienne je veux la mettre d’abord au service de l’unité et construire ce rassemblement dont nous aurons bien besoin. Je ne vais pas me retirer sous ma tente, je serai là, comme je l’ai toujours été, avec ma famille politique, dans la fidélité à nos idées.
Et avec le cap auquel je n’ai jamais cessé de croire : la droite doit assumer ses convictions dans la clarté, avec force, sereinement mais avec détermination, car c’est le seul chemin pour reconstruire notre pays.
Seul un cap clair permettra de relever la droite et surtout de relever la France.
extrait du discours prononcé le 29 Aout 2021 au Mont Mézenc par Laurent Wauquiez.

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