Fragilisés par la crise sanitaire, les commerces de proximité sont durablement menacés par l’expansion incontrôlée des géants du e-commerce.
Avec des méthodes de développement particulièrement agressives, ceux-ci laissent peu de chance au petit commerce de sortir la tête de l’eau, encore moins de prendre le virage de la numérisation.
Profitant du confinement, le groupe Amazon, premier distributeur en ligne en France, a ainsi vu son bénéfice net doubler au premier trimestre 2020.
Mais ses résultats se chiffrent aussi en dizaines de milliers d’emplois détruits, en millions de tonnes de gaz à effet de serre, en millions d’euros d’évasion fiscale :
– l’expansion du e-commerce a détruit 81 000 emplois en France entre 2007 et 2018 et pourrait en détruire 68 000 de plus d’ici 2028 ;
– Amazon a émis 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal ;
– seulement 10 millions d’euros de TVA collectés en 2018 par Amazon France pour un chiffre d’affaires estimé à 6,5 milliards d’euros.
Alors que le Gouvernement refuse d’encadrer ces pratiques destructrices, des élus locaux se mobilisent, aux côtés des associations, à l’instar du maire de Lyon qui soutient les actions en justice contre l’implantation d’un gigantesque entrepôt d’Amazon à Saint-Exupéry.
A Saint-Etienne, une mobilisation importante a été organisée samedi 28 novembre par les associations ATTAC, Alternatiba et Extinction Rebellion, pour alerter sur les dangers de ce modèle économique.
Aussi, nous avions proposé un vœu (voir ci-joint), lors du conseil du 3 décembre, afin que Saint-Etienne Métropole interpelle le Gouvernement sur la nécessité de mettre des limites à cette expansion agressive, avec notamment :
– l’assujettissement à la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM) des entrepôts logistiques du commerce en ligne, comme le sont tous les espaces de vente de plus de 400 m².
– un moratoire de deux ans sur toute nouvelle implantation, pour donner du temps aux commerces de proximité et de la ruralité de développer des réponses adaptées aux nouvelles habitudes de consommation.
Bien qu’assurant partager nos objectifs et ayant accepté le principe de l’extension de la TASCOM, l’exécutif de SEM a refusé de relayer notre demande d’un moratoire, considérant apparemment que ces géants du e-commerce représentent une opportunité de développement comme une autre…
Isabelle DUMESTRE, Pierrick COURBON, Laetitia VALENTIN, François BOYER, Ali RASFI

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