
Saint-Etienne Terre de Charbon
Certains vous parleront de vélo ou d’autres d’un maillot vert, mais Saint-Etienne et sa périphérie c’est avant tout une terre de charbon.
Car ce bassin houiller de la Loire est historiquement l’un des tout premiers à être exploité en France ; l’exploitation y est attestée depuis le XIIIe siècle. Principal site d’extraction de charbon en France après 1815 et la perte des départements étrangers, il a fourni jusqu’à 40 % de la production nationale dans les années 1820-1830 lors de la Première révolution industrielle. Définitivement dépassé par le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans les années 1860, il resta par la suite un bassin de premier ordre au XXe siècle, étant situé loin des frontières et ayant été relativement épargné par les deux conflits mondiaux.
L’appellation de « bassin houiller de la Loire » est employée pour la première fois dans les travaux cartographiques de l’ingénieur des mines Louis Antoine Beaunier publiés en 1817. Avant ceux-ci, on distinguait de manière coutumière « les charbons de terre du Forez » (gisements de Saint-Étienne à Firminy) des « charbons de terre du Lyonnais » (exploités dans la vallée du Gier).
Ce fut l’ingénieur Louis Antoine Beaunier qui réalisa les premiers travaux topographiques à partir de 1812 et qui fut nommé comme premier directeur de « l’école des mineurs », future l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne.
Le bassin en lui-même se présente sous la forme d’une bande discontinue, longue d’une cinquantaine de kilomètres pour seulement cinq kilomètres de large en moyenne, disposée selon un axe sud-ouest nord-est entre le Rhône et la Loire. Les dépôts à proprement parler remontent au Stéphanien (période géologique située entre -295 et -285 millions d’années et nommée ainsi en référence à Saint-Étienne).
Le bassin se prolonge au-delà du Rhône dans le bas-Dauphiné. Il est représentatif des bassins houillers de montagne, issu d’un ancien bassin limnique situé à l’époque de sa formation au pied de l’ancien Massif Hercynien (actuel massif du Pilat). L’ensemble du secteur présente de nombreuses zones d’affleurements qui ont très probablement favorisé son exploitation dès le Moyen Âge (et peut-être même avant).
Les couches de charbon exploitées se caractérisent par leur puissance (de 5 à 7 mètres de haut en moyenne, jusqu’à 10 mètres parfois), par leur irrégularité et par la présence de nombreuses failles.
Les qualités de charbon exploitées allaient des charbons gras semi-bitumineux et bitumineux (à Saint-Étienne et Rive-de-Gier) aux charbons maigres de type anthracite (dans le secteur de La Talaudière) . Les roches et le charbon pouvaient y être extrêmement friables. Les incendies souterrains provoqués par l’oxydation des gisements y étaient courants. L’exhaure y revêtait une importance toute particulière à cause des travaux anciens noyés par les eaux . (wikipedia)
Le charbon est extrait à Saint-Étienne dès le XIIIe siècle. Avec le développement de son usage à partir des années 1820, de multiples puits apparaissent sur le bassin.
C’est la présence du chemin de fer qui entraîne le creusement des puits Chatelus en 1850 et 1870, à deux pas de la ville. A la fin du siècle, la compagnie doit chercher plus profond un charbon qui se fait rare. Son ingénieur conseil Henry Couriot propose d’atteindre au moyen d’un nouveau puits une nouvelle couche à plus de 700 m de profondeur. Les travaux sont entrepris à partir de 1909.
Interrompus par la guerre, l’aménagement s’achève en 1919, et le nouveau puits prend son nom. Couriot fait alors parti des puits les plus modernes d’Europe et peut traiter 300.000 tonnes de charbon par an.
A la fin des années 1930, une nouvelle technique d’exploitation permet d’abandonner le « remblayage ». La compagnie minière décide alors d’entasser les schistes résultant du lavage du charbon dont elle n’a plus l’usage juste au-dessus de Couriot : le premier crassier prend forme à partir de 1938.
Dix ans plus tard, il dépasse les 150 mètres. Il est nécessaire d’en faire grandir un second.
Les deux silhouettes coniques qui dominent depuis les années 60 toute la ville symbolisent avec le chevalement l’héritage minier de la ville, et sont aujourd’hui appelés par les stéphanois les deux « mamelles » de Saint-Étienne.
L’extraction cesse à Couriot en 1965. Les lavoirs sont arrêtés. En 1973, le puits est définitivement fermé. L’exploitation souterraine cesse sur le bassin en 1983.
(http://www.musee-mine.saint-etienne.fr)

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