Fermeture des serres municipales : une privatisation brutale et inexplicable d’un service public de qualité

Communiqué des élus du groupe « Saint-Etienne Demain » concernant la baisse des subventions aux associations stéphanoise. 

Nous avons récemment appris, par le biais d’organisations syndicales puis de la presse locale, la décision de la majorité municipale, prise en catimini début décembre, de fermer dès le mois de février, les serres municipales situées sur la commune de Villars.

Les agents concernés ont été informés par leur Direction, sans que ce sujet n’ait été abordé préalablement ni avec les organisations syndicales, ni avec les élus membres de la Commission « Espaces publics – Espaces verts – Evénementiel », pourtant réunie le 16 novembre. A ce jour, la douzaine de membres du service concerné demeure dans le flou quant à l’avenir de chacun de ses agents.

Les serres municipales constitueraient une passoire thermique subitement devenue insoutenable financièrement, avec l’envolée des tarifs de l’énergie. Cet équipement municipal a pourtant été entièrement rénové début 2014, et doté d’un système de régulation de chaleur et de luminosité. Il serait donc devenu obsolète en moins de 10 ans…

Qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit-là d’une privatisation pure et simple d’un service public de qualité et largement apprécié, d’une décision purement idéologique maquillée derrière des raisons budgétaires à ce stade peu convaincantes. En effet, aucun élément chiffré n’a pu être produit jusqu’à présent, tant sur les coûts de fonctionnement du service, que sur les économies espérées, dans un contexte où les tarifs proposés demain par les opérateurs privés (pépiniéristes, horticulteurs…), lesquels doivent se frotter les mains d’une une telle décision, vont sans doute fortement augmenter dans les mois et les années à venir en raison de l’envolée de leurs propres coûts de production… En définitive, à volume constant, les économies risquent d’être bien maigres, sauf à inclure la masse salariale dans le décompte… Il conviendra aussi de savoir ce que la Ville compte faire de ses serres : seront-elles vendues au profit d’une entreprise du même secteur d’activité, qui pourra ainsi profiter d’un équipement réhabilité aux frais du contribuable ?

Plus largement, nous ne pouvons que dénoncer vigoureusement le double-discours profondément hypocrite de la majorité sur ce sujet, majorité qui s’enorgueillit régulièrement de la conquête de la « 3ème fleur » en décembre 2019, et qui ne manque pas de féliciter ses jardiniers pour le travail accompli pour atteindre un tel objectif. Pour les « récompenser » et reconnaître l’engagement et le professionnalisme de ces agents, rien de tel qu’une externalisation du service !

D’autres choix étaient sans doute possibles pour cet équipement, dont une éventuelle gestion intercommunale qui aurait pu au moins être proposée à plusieurs villes alentour, confrontées aux mêmes difficultés financières à concilier avec l’impératif d’embellissement du cadre de vie de leurs concitoyens. Une telle mutualisation aurait peut-être pu permettre de faire baisser les coûts de fonctionnement de l’équipement et de pérenniser un service public sur notre territoire.

Gilles Charles

en retrait